Assassins, égorgeurs, meurtriers, tout ce que la République khalimane compte de tueurs croupit dans les glaces et les neiges nordiques du califat de la Blanche Robe, au pénitencier de la Dent.
Depuis la fratricide guerre des Trois Lignées, verser le sang d’un autre Khaliman est un tabou pour toute la société. Ceux qui enfreignent cette loi, qui commettent un crime de sang, un crime de la Dent, sont mis au ban de la République et envoyés pourrir près de l’océan extérieur, au pénitencier de la Dent, et oubliés.

Hakan ibn Suleman, meurtrier récidiviste à la solde du Scorpion Rouge, fut de ceux-là. Arrêté par le cheikh Tarik ibn Malik pour l’assassinat d’un sénateur, Hakan fut emprisonné durant le cycle 1364. Sa réputation le précédant, son séjour au pénitencier ne l’empêcha guère de continuer ses trafics et mener une vie paisible. Une fois éliminés ceux qui pensaient lui disputer le pouvoir, il put se ménager une place confortable et fit du pénitencier un lieu de villégiature.
Maître de la cour, il y organisa des combats entre les détenus, s’alliant les plus féroces en attendant patiemment qu’on vienne le chercher.

C’est au cours du printemps du cycle 1371 que l’occasion se présenta. Un tiers des murs d’enceinte fut détruit par l’attaque sauvage d’Am’n Ayassarr.
L’ifrit pyritin rejoignit Hakan et, profitant de la panique des gardes submergés, de l’incendie qui ravageait les cellules et de la fuite de nombreux bagnards, ils s’éloignèrent rapidement en direction du sud.

Aujourd’hui, Am’n Ayassarr et Hakan le Borgne, accompagnés des pires criminels de la République, parcourent les califats en direction du désert Asfar. Malgré leur relative discrétion, leur groupe est assez célèbre pour qu’on ne parle plus d’eux que sous le nom des Évadés…