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Jaraya Malikh

Juil 21 alkemy_the_game  

Cette fois-ci, les jarayas qui gardaient la place étaient des femelles. Chacun prit soin de ne faire aucun geste brusque pour ne pas risquer de les provoquer. Particulièrement bien entraînés, les soldats savaient que sous leur apparente désinvolture, ces farouches combattantes étaient aussi rapides et puissantes que leurs homologues mâles. Aucune remarque sexiste ne fusa, les plus audacieux se contentant de contempler silencieusement leur grâce voluptueuse et leur beauté féline.
« Vous, soldats de l’Empire n’avez jamais compris que combattre n’était pas affaire de force ni d’entraînement. La guerre est un art. C’est comme une farandole gracieuse, un ballet mortel réglé comme du papier à musique. Approche donc humain, entre dans la danse et je te montrerai Ô combien ta mort sera splendide. »

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La tempête approchait, plus immense que les ambitions réunies de nos 196 sénateurs. Elle était immense et incontrôlable, belle et violente à la fois, portant dans son souffle toute la colère du désert Asfar. Si sa route croisait celle de notre escorte, pas un de nous n’y survivrait ! Sans la quitter des yeux, je donnais l’ordre de modifier notre itinéraire vers les contreforts rocheux des montagnes.
L’un des tuaregs protesta, me signalant que le Kabircheikh n’arriverait jamais à temps si nous quittions l’itinéraire prévu.
« Peu m’importe le retard du KabirCheikh, lui répondis-je. Je ne suis pas politicien mais jaraya : la sécurité de l’escorte au complet est donc sous ma responsabilité. Si ces montagnes peuvent tous nous sauver de la tempête, alors nous nous y rendrons ! »

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Les jarayas sont l’institution militaire la plus ancienne de l’histoire khalimane : lorsque commença la Guerre des trois lignées, les milices urbaines nommées devinrent le fer de lance des trois armées et prirent le nom de jarayas. Lorsque la guerre civile s’acheva, les jarayas disparurent : leur nom était devenu emblématique des violences commises et du sang versé. Ils ne réapparurent que lorsque les Khalimans s’impliquèrent dans la guerre alchimique contre la Triade de jade : les mollahs décidèrent que ce serait l’occasion de redéfinir la fonction des jarayas et de redorer leur blason. Leur rôle serait désormais non pas l’agression mais la défense : les jarayas s’interposèrent devant les Aurloks pour les protéger des velléités des armées du Cœur de fer. Lorsque la paix revint, les jarayas perdurèrent comme troupes régulières intégrées au corps du Bouclier, leur nom désormais débarrassé des connotations négatives au profit d’une réputation plus positive.

Les jarayas sont des combattants mobiles et polyvalents, organisés en phalanges dont la taille varie. Leur rôle principal est celui de défense de lieux ou de groupes, ce qui leur donne une grande variété de missions différentes : forces d’interposition, escorte de caravane, protection d’un village ou d’une région contre des brigands, etc. Ce sont les guerriers les plus communément rencontrés sur le territoire de la République, et particulièrement dans les villes khalimanes où ils forment la chourta, la milice de protection urbaine. On les retrouve aussi dans les escortes des cheikhs.

Certains jarayas, confiants dans leurs prouesses martiales, rêvent à une meilleure carrière que celle que l’armée de la République peut leur offrir. Ceux qui officient à Bab-el-Assad ou Joyau sont les plus tentés et les officiers rapportent le cas de quelques désertions. Ceci explique certainement la présence de jarayas parmi les mercenaires du Cartel du Sabre.