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Hospitalier du Temple des Complies

Fév 13 alkemy_the_game  

– C’est sensé c’battre avec nous et êt’ la crème des bretteurs ces templiers là ? R’garde-le ! T’jours à rester planqué derrière nous…
Une hache surgit d’entre les arbres ferma brusquement la bouche du jeune novice alors que des guerriers loups bondissaient des fourrés. Les soldats du Temple se mirent rapidement en formation défensive tandis que Bertus s’écroulait au sol.
– J’vais pas mourir comme ça, j’suis ‘core trop jeune.
– Calme toi, le rassura une voix dans son dos.
Des mains chaudes se posèrent sur son crâne, à l’endroit où la douleur irradiait.
– Il faut que tu saches que parmi nous, tous ne sont pas des attaquants. Relève-toi maintenant, et pars au combat.
Bertus repris sa lance, une lueur dans le regard. Ce jour là, il abattit fièrement son premier Aurlok.

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Servir de près le Beathacrann et la royauté d’Avalon sont deux raisons pour les Templiers de croiser au quotidien la souffrance des corps, tant dans la douleur des combats que sur les membres greffés. Au fil des cycles, certains frères du Temple ont développé une connaissance intime de l’anatomie des hommes et des fluides qui la font fonctionner, devenant ainsi d’habiles chirurgiens de campagne. Mais il leur manquait encore la maîtrise des flux qui transmettent l’endolorissement et la peur aux corps. L’effet des herbes était trop aléatoire pour une utilisation réellement efficace, en particulier sur les champs de bataille.
Frère Michel, du Temple des Complies, avait longuement travaillé comme assistant des collecteurs. Devenu un des Templiers soigneurs, il interrogea ses frères collecteurs sur l’aspect de la sève qui absorbait les corps et les noyait dans le Saint-Arbre. Il apprit ainsi que cette sève, très fluide, engourdissait leurs doigts lorsque leur service n’était pas convenable. Frère Michel, à l’insu de tous, récolta quelques gouttes de cette sève et l’appliqua sur la plaie fraîche d’un novice. Celui-ci perdit instantanément la sensation de douleur et remercia le frère pour ses soins. Le novice mourut peu après des suites de nombreuses blessures qui ne l’avaient pas arrêté, mais Frère Michel avait trouvé ce qui manquait aux soigneurs.
Sous la protection du Sénéchal des Complies, il créa le corps des Hospitaliers qui ne tarda pas à essaimer dans les deux autres monastères.

De nos jours, il est fréquent de voir les Hospitaliers accompagner leurs frères du Temple au combat, une petite sacoche à leurs côtés et nombre de leurs compagnons leur doivent la vie. S’ils sont rarement présents aux premiers chocs, préférant intervenir pour défendre et soigner, leur épée ne reste pourtant guère au fourreau.
Méconnus, voire ignorés du peuple, durant de longs cycles, les « soigneurs du Temple » commencent à faire parler d’eux depuis qu’ils parcourent les baronnies avec leurs frères, suite à la disparition du roi. Les soldats réguliers et pèlerins réclament à leurs chefs la présence de ces soigneurs à leurs côtés. Ceux-ci estiment que leurs prêtres sont bien plus efficaces et l’église séculière confirme volontiers ce sentiment.
Les officiers du Temple restent muets, comme on le leur a conseillé…