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Spiritualité et Alchimie chez les Aurloks

Juin 19 alkemy_the_game  

Pour les Aurloks, le quotidien et le sacré sont intrinsèquement liés : la vie de tous les jours est indissociable des forces invisibles du Monde des esprits: un espace désincarné et invisible à l’œil nu, nimbé de mystère dont on ignore dans quelle mesure il peut se manifester matériellement.

Les Manitous
Chaque chose naturelle sur Mornea dispose, dans le Monde des esprits, d’un manitou et d’une voix que les Aurloks peuvent entendre. Exception notable, les pierres alchimiques ! Les Aurloks ont constaté que les pierres-tonnerre n’ont pas de voix, ils en ont déduit qu’elles n’avaient pas de manitou.

Sept manitous animaux disposent d’une voix assez puissante pour communiquer et influencer la vie des enfants d’Aurlokan : non seulement ils prennent sous leur protection des nouveau-­nés, dont l’aspect physique évoquera celui du manitou, mais en plus ils ont chacun une symbolique particulière. Une formule alchimique est le fruit d’une négociation entre le chaman et le manitou qu’il contacte.

Les quatre premiers sont ceux qui se sont manifestés aux Aurloks à Gigage Gadusi, qui leur ont enseigné l’usage des pierres-tonnerre et qui sont devenus l’un des fondements de la nation aurlok.
-­ Waga (Auroch) symbolise la conscience du corps physique, la puissance, la brutalité, mais aussi la fertilité et le désir. Fidèles et indéfectibles, les Aurloks du clan Waga sont de véritables piliers sur lesquels leurs frères peuvent se reposer ;
-­ Walosi (Crapaud) symbolise la conscience de l’émotion, la sensibilité, les sentiments et l’imagination. Les membres du clan Walosi apportent la guérison et le bonheur et aiment percer les apparences pour découvrir l’être profond qui se cache au cœur de chacun ;
-­ Koga (Corbeau) symbolise la conscience de l’intelligence, le raisonnement mais aussi la prescience. Ceux du clan Koga aiment comprendre et voir plus loin, ils aident leurs frères à appréhender les choses et à ordonner leurs pensées ;
-­ Waya (Loup) symbolise la conscience de l’intuition, l’inconscient mais également la ruse. Les Aurloks du clan Waya agissent rapidement, de manière instinctive. Très portés sur les choses de l’âme, ils sont aussi ceux qui prennent en charge les défunts et les rites funéraires.

Les trois derniers autres manitous se sont manifestés après Gigage Gadusi : plus réservés, ils n’interviennent que très rarement auprès des Aurloks et leurs clans sont extrêmement minoritaires au sein de la société aurlok.
Iktomi (Araignée) symbolise la conscience de la spiritualité, le détachement de la vie matérielle et la familiarité au Monde des esprits. Wanbli (Aigle) symbolise la conscience de la volonté, celle qui fait passer du savoir à l’action. Mato (Ours) symbolise la conscience de la vie, les chemins qu’empruntent les âmes et le respect du cycle de la vie éternelle.

Bien d’autres manitous font entendre leur voix, mais ils sont alors beaucoup moins audibles que ceux précédemment décrits : les autres animaux, mais aussi végétaux et minéraux. Certains manitous animaux prennent parfois sous leur protection des nouveau-­nés, mais sans pour autant donner naissance à un clan.

Les âmes des ancêtres
Les manitous ne sont pas les seules puissances du Monde des esprits, car on y trouve aussi les âmes des Aurloks décédés, qui attendent leur réincarnation. Il semblerait qu’à la différence des autres peuples, les Aurloks aient trois âmes qui se conjuguent pour faire de chacun un individu unique, dont les humeurs résultent de leur bonne ou mauvaise entente. Lorsque vient la mort, on dit que ces trois âmes connaissent des destins très différents.
-­ Indissociablement lié au dynamisme de la vie terrestre, le souffle va rejoindre celui de ses ancêtres et attend d’être rejoint par le spectre pour réinitialiser son cycle et investir le corps d’un nouveau-­né ;
-­ Le fantôme perdure au-­delà de la mort grâce aux souvenirs des proches du défunt : il les accompagne et les protège des mauvais esprits. Une fois que tous les proches du défunt l’ont rejoint dans la mort, le fantôme peut trouver le repos et réinitialiser son cycle ;
-­ Le spectre reste attaché à la dépouille mortelle pour la pleurer. Lorsqu’il parvient à en faire son deuil, le corps se décompose et le spectre rejoint le souffle et recommence son cycle.

Une fois désincarnées du corps du défunt, ces âmes sont invisibles et intangibles, mais l’alchimie des chamans-­nuit permet de leur donner une matérialité suffisante pour intervenir sur le monde des vivants. Grâce aux pierres-­tonnerre, un chaman peut rétablir le contact entre le fantôme et ses proches qui sont encore en vie. Un chaman peut évoquer le souffle d’un Aurlok n’ayant pas été encore réincarné : l’âme intervient alors sur le monde matériel avec autant d’efficacité qu’elle le pouvait du temps de son vivant.
De leur vivant, les âmes et le corps des Aurloks sont exposés à l’existence de tabous : des actes que les Aurloks ne doivent pas accomplir sous peine de risquer une sanction du Monde des esprits. Ces tabous sont nombreux et divers, comme par exemple « il est tabou d’incommoder un manitou » ou « il est tabou de manger la chair d’un autre Aurlok ». La punition que risquent de s’attirer les transgresseurs peut aller de l’apparition d’une maladie jusqu’à la corruption d’une ou plusieurs de ses âmes : si rien n’est fait d’ici là pour racheter sa faute, le malheureux perd alors toute raison et devient un mauvais esprit. Selon les cas, le corps peut mourir ou alors perdurer, se rattachant alors à l’âme souillée et la suivant dans la dépravation spirituelle : le mauvais esprit hante alors Oblaye Itse, incarnant la déchéance aux yeux des Aurloks qui le considèrent avec beaucoup de pitié, tout en le combattant sans répit car un mauvais esprit est toujours un être tentateur qui incite toujours à la violation du tabou qui l’a vu naître. Ainsi, un Aurlok se rendant coupable de cannibalisme sera changé en wendigo, tout comme celui qui se rend coupable de meurtre risque de devenir un yenal’doshi, un changepeau.

Le rôle des chamans dans la société aurlok
Le chaman-­esprit assure le contact entre sa tribu et les manitous. C’est lui qui encadre toute communion avec les esprits et la plupart des rites initiatiques. Messagers attitrés des manitous, ils véhiculent leurs paroles et leurs demandes sur le monde matériel. Beaucoup d’entre eux vont au-­delà de ce rôle d’intermédiaire et discutent longuement avec les manitous pour avoir une meilleure connaissance du Monde des esprits. Cette tâche favorise le plus souvent des caractères conciliateurs, rusés ou pugnaces, mais certains sont parfois autoritaires, les demandes des manitous devant être impérativement exécutées.

Les autres chamans sont plus spécialisés. Le chaman-­médecine et le chaman-­nuit sont assez fréquents. Plus rares, les chamans-­rêve du clan Iktomi ont la responsabilité de l’interprétation des rêves, qui sont un moyen détourné pour les manitous de délivrer alors un conseil ou un message à un individu : la consultation d’un tel chaman permet au rêveur d’interpréter convenablement son rêve et de ne pas froisser le manitou qui a pris la peine de le lui offrir. On peut également nommer les chamans-­tonnerre, qui ont renoncé à tout pour ne se consacrer qu’à la lutte contre Avalon.

Communier avec les esprits
Il arrive qu’un Aurlok ressente le besoin de communiquer avec le Monde des esprits. Même si cela peut se faire par le biais d’un chaman-­esprit, les Aurloks préfèrent souvent communier directement avec les esprits sans avoir à passer par un intermédiaire, afin de manifester son respect au manitou. Il faut alors se soumettre à un rituel : la quête d’une vision. Il faut pour cela affaiblir les barrières de l’éveil : cela peut se faire par le chant, la danse, la consommation de peyotl, les privations corporelles ou l’isolation dans une tente de sudation. Quel que soit le ou les moyens retenus par l’Aurlok, il s’accompagne de prières afin d’attirer l’attention du manitou. S’il se produit, le contact provoque une transe, un rêve éveillé dans lequel le communiant et le manitou peuvent converser.
Ces communions se font tout autant de manière individuelle que collective, l’ensemble d’une tribu pouvant chanter et danser autour du feu jusqu’à accéder au Monde des esprits.