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Les Atalvi Yagleya

Août 14 alkemy_the_game  


Le nord-est d’Oblaye Itse est limité par les Atalvi Yagleya, les montagnes frontières qui séparent le continent de l’Océan du Nord que bien peu d’Aurloks connaissent.
C’est là que naissent les nombreuses petites rivières qui se perdent et s’enterrent dans les plaines de Mako Sungwapa pour ressurgir des jours plus loin mêlées aux eaux du Wakpa Cepe.

Le climat y contraste avec celui, tempéré, des plateaux herbeux. Plus frais et venteux, il n’accueille les tribus nomades qu’au cœur de l’été, lorsque ceux du clan Waga peuvent venir défier les tabloka, ceux-aux-grands-bois-totem, les mâles mégacéros solitaires.
Seuls les plus forts des guerriers aurochs osent les affronter. Pour éprouver sa force, et peut-être aussi à cause d’une vieille légende, l’un de ces puissants guerriers suit parfois les traces laissées par un de ces grands mâles, armé de sa seule massue. La tribu s’installe alors dans l’attente de son retour, ce qui peut prendre toute une sélène.

Lorsque le guerrier auroch revient, qu’il soit victorieux ou non, il sera le seul conteur de la veillée qui suit. Par les oreilles du chaman de la tribu, les manitous écoutent son récit. Au petit matin, le chaman, aidé par l’esprit du tabloka, a retranscrit la chasse sur la peau d’un jeune auroch. Ainsi, chacun peut comparer sa version à celle du chasseur et chanter ses louanges car, vainqueur ou vaincu, le guerrier a mérité le respect de sa tribu.

Les grandes forêts de châtaigniers des vallées et celles de bouleaux abritent, de la fin du printemps au début de l’automne, la plus grande variété d’animaux que l’on puisse trouver en Oblate Itse (évidemment, si l’on excepte les insectes qui pullulent en Oyanke Aliha). Des familles de kukusé, espèce de sanglier nain friand de châtaignes ; des chevaux nains, les cikala ; toutes sortes de rongeurs dont les étonnants polatouches qu’on retrouve en République Khalimane ; de très nombreuses espèces d’oiseaux comme les wagleksu à la chair excellente. On ne finirait pas d’énumérer toutes ces espèces estivales.

Mais c’est au seuil de l’hiver, avant que les cols deviennent infranchissables, que les Atalvi Yagleya font apparaître leur beauté sauvage. Les forêts se couvrent des couleurs rougeoyantes que Thébus couchant fait resplendir et la faune qui les peuplait disparaît petit à petit. Beaucoup ont déjà migré vers le sud ou l’ouest, certaines espèces s’attardent encore avant de rejoindre le Wakpa Cepe, d’autres encore terminent leurs tunnels d’hibernation.
Po Hinnann, Brume-en-Journée que ceux-qui-portent-l’acier nomment sānaurl, est la sélène du loup et du corbeau. Les meutes se regroupent pour faire face à l’hiver qui vient et leurs chants bercent les nuits désormais froides. Les grands vols de corbeaux deviennent les maîtres du ciel et se rejoignent pour aller passer la saison blanche dans la forêt de Cusoke Zitala qui marque la frontière nord-est d’Oblaye Itse.
Po Hinnann est également la sélène où la tribu des Pistes-sans-couleur reprend la route des vallées pour préparer son hivernage. Sans elle, la cité de Nunoga resterait isolée pendant les trois longues sélènes blanches.

Les hauts pics rocheux des Atalvi Yagleya abritent en effet l’une des quatre cités aurloks, Nunoga la Silencieuse, sanctuaire des Koga, où réside en permanence la tribu de la Dent-plantée-dans-le-ciel.
Seule cité-de-pierre, otowahe inyan, des Aurloks, elle a été bâtie grâce à l’aide conjointe des Khalimans et Avaloniens lors du creusement du canal de la Concorde. Elle impressionne par la verticalité de ses constructions massives et élancées et ses larges terrasses ouvertes aux vents.
Ses ouvrages défensifs sont minimes, se réduisant à quelques portes fortes, car l’unique chemin qui y mène, déjà rude, est visible plusieurs jours à l’avance.
Les sages viennent se recueillir dans ce lieu de réclusion et de méditation pour mieux recevoir la voix des manitous. L’accès aux terrasses à même parfois été accordé à des membres d’autres peuples.
Entre pierre et vent, verticalité et solitude, ils trouvent la paix nécessaire aux réflexions sur le cycle de l’existence et les mystères du monde des esprits.