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Guerrier-Totem Auroch

Août 24 alkemy_the_game  

Immobile sur son tapis, tenant tendrement un enfant dans ses énormes mains, il écoutait le récit du chaman. Son visage était illuminé d’un sourire béat et ses yeux brillaient d’admiration alors que le chaman faisait revivre les héros aurloks le temps d’un nuit. En le voyant aussi enfantin et malgré ses muscles impressionnants et sa taille gigantesque, qui aurait pu croire que ce guerrier-totem était un si redoutable ennemi, plus solide que la montagne et aussi puissant que l’auroch, son animal totem ?
Sa douceur va aux braves de sa tribu tandis que ses ennemis reçoivent sa fureur. Demain, les guerriers avaloniens allaient s’en apercevoir.

Avant, j’étais comme toi : j’étais un chasseur, un Guerrier-Tonnerre. Mais c’était avant que ceux-qui-portent-l’acier ne trouve ma femme et mes enfants. Avant qu’ils leur fassent… ce qu’ils leur ont fait. Ce jour-là, les Manitous ont fait de moi une outre vide, qu’ils ont remplie de haine. Je ne peux plus chasser désormais, car je ne parviens plus à ressentir assez de respect pour les proies : la chasse est acte de sérénité et non de rancœur.
J’ai quitté ma tribu, car je n’y avais plus ma place, et je suis venu ici, là où la guerre souffle tous les jours. Maintenant mon arme ne s’abat plus que sur ceux-qui-portent-l’acier : je ne tue plus pour me nourrir, mais pour m’apaiser. Puisse les Manitous me pardonner : je suis un Guerrier-Totem !

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Lors que des conflits perdurent, comme le font actuellement les frictions avec Avalon, certains braves renoncent aux activités de chasse et se vouent exclusivement à la lutte contre l’ennemi. Cela implique un renoncement au mode de vie pacifique et la prise en compte de nombreux paramètres ignorés dans un contexte de chasse, comme la stratégie ou la prise en compte de plans élaborés de la part de l’ennemi. De chasseur, l’Aurlok devient alors professionnel de la guerre : un ayawisgi-­wopike, un guerrier-­totem qui a choisi de renoncer au principe du respect de la vie puisque son métier est désormais de tuer. Les Aurloks perçoivent ces combattants avec beaucoup de pitié et de compassion. On prend toujours soin d’eux et on admire leur sens du sacrifice, même s’ils ne suscitent jamais l’envie : pour un brave, renoncer de contribuer à alimenter sa tribu est un renoncement lourd de sens. Cela revient en quelque sorte à s’exclure du cycle naturel de la vie.
Le plus souvent, ceux qui empruntent ce chemin ne le font qu’à la suite d’un grand malheur qui a bouleversé leur existence, comme la perte d’êtres chers. Le choix de cette vocation guerrière s’accompagne généralement d’une grande frustration, qui amplifie encore leur rage au combat. Cependant, la guerre contre Avalon fait doucement évoluer la place du guerrier-­totem dans la société aurlok : ceux-­là ont en effet remarqué que le statut de guerrier d’élite était perçu très favorablement en Avalon. Cette constatation fait progressivement naître une revalorisation de l’image du guerrier-­totem.